Weeknote 2025 #1
Pour 2025, je tente une nouvelle numérotation des weeknotes sous la forme YYYY #i avec i le numéro dans l'année civile.
Les gens les plus dangereux d'internet en 2024
Le magazine Wired fait la liste des gens les plus dangereux d'internet en 2024. Au milieu des groupes de hackers, on retrouve le duo Trump/Musk.
From Elon Musk's completed remake of X in his own tech-bro image to Trump's disinformation-fueled campaign, to Russia's ongoing cyberattacks against Ukraine, to China's relentless onslaught of digital intrusions and crypto scammers' global spread, the online experience of 2024 was messy, hazardous, and Hobbesian. And for the most part, the people who made it that way are poised to exert even more influence over the year to come.
La description de l'évolution de Musk est glaçante.
After years of evolution from entrepreneur to edgelord, Musk seemed to reach his final form this year in the run-up to November's US election. Once a technologist with ambiguous politics who occasionally pursued public arguments against scuba divers, Musk now uses his megaphone of 200-million-plus followers on X, the social media platform he fully controls, to broadcast an unrelenting stream of anti-regulation, anti-immigrant, anti-transgender, anti-press, anti-progressive talking points.
Côté IA, la rédaction de Wired met en avant CharacterAI, qui avait jusqu'ici échappé à ma veille.
Yet those issues are still there, and perhaps no startup better exemplifies them than Character.AI, an AI firm backed by $2.7 billion in investment from Google. According to lawsuits filed in Texas and Florida against the company, its chatbots have encouraged children to engage in self-harm and violence against their parents, and allegedly contributed to 14-year-old dying by suicide. Other chatbots hosted by the company have allegedly coached kids into developing eating disorders, role-playing as school shooters, and even seemed to be sexually grooming them.
Trump 2
Dans Mediapart, Martine Orange analyse le gouvernement des milliardaires mis en place par Donald Trump.
Selon la recension de l’agence Bloomberg, la nouvelle administration comptera au moins sept milliardaires et plusieurs multimillionnaires à des positions très importantes dans la nouvelle administration. Les potentiels conflits d’intérêts affleurent partout. Mais pour Donald Trump, ce n’est pas un sujet.
Martine Orange voit une évolution dans le mélange des intérêts privés et publics à travers les campagnes électorales.
Avec Donald Trump, cependant, c’est un vrai changement de nature qui s’opère. Ce n’est plus le capitalisme financiarisé en place depuis les années 1980 qui domine. Ce ne sont plus les grandes institutions de Wall Street, comme Goldman Sachs, JPMorgan ou des industriels puissants comme Bechtel, qui dépêchent certains de ses responsables à des postes clés de l’exécutif. Nous assistons à la naissance d’une ploutocratie dominée par des milliardaires indépendants, travaillant pour leurs seuls intérêts, en passe de prendre le contrôle direct de l’État.
Elle y voit la conséquence de l'évolution du capitalisme depuis 2008 autour du numérique, du forage du gaz de schiste, des hedge funds et de la crypto.
Tous incarnent un nouveau capitalisme qui a émergé après la crise financière de 2008. C’est un capitalisme de rente et souvent de prédation où chacun, profitant des failles du système, s’est constitué des places inexpugnables.
Enfin elle souligne que les intérêts de ce nouveau capitalisme risque de se heurter aux intérêts de l'ancien capitalisme.
Dans la même veine, je suis retombé sur l'article de Maya Kandel sur la droite tech publié en mars 2024 et qui décrivait assez bien des choses qui sont devenues évidentes depuis cet automne.
La Silicon Valley change, et on peut parler de l’émergence d’une « droite tech » dont les affinités avec la droite et l’extrême droite sont de plus en plus apparentes et assumées.
La droite tech est un objet politique à suivre, une galaxie d’individus qui tracent les contours d’un mouvement politique, intellectuel et financier complexe, et surtout extrêmement influent.
Maya Kandel montre que l'usage du mot libertarien n'est pas précis.
Mais la droite tech n’est libertarienne que lorsque cela l’arrange. Ce n’est pas ce qui définit aujourd’hui son idéologie, dont les traits principaux servent surtout à justifier l’accumulation de richesse sans précédent de la Silicon Valley, et à défendre l’irresponsabilité face aux tentatives de régulation.
On est loin en effet du libertariannisme d'un penseur comme Robert Nozick et plus dans ce que Timnit Gebru et Emil Torres appelle l'idéologie TESCREAL.
Cette droite porte des sujets omniprésents dans le débat public aux États-Unis, et de plus en plus en Europe, de l’intelligence artificielle (IA) aux projets de colonisation de Mars, justifiés par différents termes en « isme », transhumanisme, longtermisme, accélérationisme et autres cosmisme, qui se présentent comme des philosophies, mais dont l’inspiration vient surtout de la science-fiction américaine des années 1960 et de la pop culture hollywoodienne.
Elle rappelle aussi les contradiction entre le libertariannisme affiché et le fait que le numérique n'a pus se développer que grâce à l'État. (Sur ce sujet, le livre de Marianna Mazzucato, The Entrepreneurial State, est super intéressant).
Le libertarianisme de la Silicon Valley est ainsi surtout un alibi, reflétant l’hypocrisie fondamentale d’une industrie (Internet) qui n’aurait pas vu le jour sans l’argent de l’exécutif (celui de la Darpa, une agence du Pentagone) et la bienveillance du législatif (le vote par le Congrès de la Section 230 dans les années 1990, qui garantit encore l’irresponsabilité des plateformes vis-à-vis des contenus qu’elles diffusent).
Enfin, sur Trump 2, l'article de Marie Turcan rappelle que Trump n'a pas toujours été aussi véhément sur la question trans.
OSINT
Bellingcat a mis à jour son Bellingcat toolkit. Super utile d'y faire un tour pour découvrir de nouveaux outils.
QuitteX
@HelloQuitteX@piaille.fr relaie une pétition citoyenne sur le site de l'Assemblée nationale pour appeler le gouvernement à ne plus communiquer sur X. Avec 650 signatures en quatre jours, le démarrage est timide.
- https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2610
- @HelloQuitteX@piaille.fr/113736951609045912">https://mastodon.social/@HelloQuitteX@piaille.fr/113736951609045912
Je découvre au passage PolitiPet, un site qui permet de suivre les pétitions en cours sur le site de l'Assemblée nationale.
Data maps
Dans une série de posts sur son blog, l'entreprise Nomic explique son approche des data map avec les différentes couches : la vectorisation, la réduction de dimension et la visualisation.
Partant de l'organisation d'une bibliothèque, les auteurs proposent de reproduire la répartition spatiale des données en fonction de leur proximité sémantique.
Tools like Nomic Atlas bring this library-like browsing experience to any dataset by creating data maps that organize information based on semantic relationships. These maps use AI models that output embeddings to encode the meaning of each data point, effectively creating a custom, interactive library-like browsing experience specialized to your data.
Pour l'algo de réduction de dimension, Nomic fait un parallèle intéressant avec le choix d'un système de projection pour des données géographiques.
Consider the centuries-old challenge of geographic cartography: our planet exists in three dimensions, but to represent it on a map we need to encode three-dimensional information on a two-dimensional surface. Cartographers developed various map projections, each preserving different aspects of Earth's geography—some maintaining accurate areas, others preserving angles or distances.
Dans la projection géographique, on cherche à préserver la cohérence des surfaces et des distances. Ici le but est de préserver les relations de proximité entre les points.
Instead of reducing from three dimensions to two, these algorithms must preserve the essential relationships that exist in hundreds or thousands of dimensions while creating a 2- or 3-dimensional representation that human eyes can comprehend. Just as different map projections serve different purposes, various dimensionality reduction techniques make different trade-offs in how they preserve high-dimensional relationships in their two-dimensional representations.
When a dimensionality reduction algorithm is working well, we should generally see similar items cluster together – meaning the map should group the 0s together, the 1s together, etc.
Pour la visualisation, Nomic a développé la librairie Deepscatter qui permet d'afficher de grandes quantités de données un navigateur.
Actus IA en vrac
Mozilla lance Fakespot (https://www.fakespot.com/about/how-to-use-fakespot), disponible en extension de navigateur pour résumer des textes, etc.
Carto
Julien Gaffuri (@julgaf@mapstodon.space) produit des cartes incroyables à partir des données LiDAR pour la France et le Luxembourg.
- https://jgaffuri.github.io/CartoHD_webmap/viewer/dist/?lon=2.32581&lat=48.83940&z=17.60
- https://github.com/jgaffuri/CartoHD
PAC – @pac@mastodon.social
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